
- C'est demain, Wendy...
- Je le sais Bill. Je le sais depuis plus d'un mois, depuis que vous avez programmé cette tournée européenne, à vrai dire. Et depuis.. Depuis je cherche par tout les moyens quoi faire. J'ai tellement peur de faire le mauvais choix pour lui, pour nous. Je cherche une vraie réponse et depuis tout ce temps je repousse l'échéance, mais je sais pertinemment que je dois faire un choix ! Tu le sais, pas vrai ? Demandai-je en fermant les yeux, poussant un petit soupir.
- Bien sur que je le sais, Wendy ! Je sais aussi combien cette décision est dure à prendre et je sais par dessus tout que tu es partagée entre ton c½ur et ta raison...Finit-il par dire.
- Ce que j'en pense ? Oh, et bien, je pense que tu le sais déjà. Je tiens vraiment à toi Wendy, je tiens à notre amitié, et si tu dis non, j'ai peur de ce que tu vas devenir, je veux dire... il chercha ses mots quelques secondes, sans lui tu ne pourras pas tenir longtemps, et c'est toi qui l'a dit. Alors moi je pense que tu devrais dire oui, non seulement parce que tu en as envie, mais parce qu'il aura besoin de soutien. Et... Et moi aussi, on s'est beaucoup rapproché tout les deux ces derniers temps, et je pense que j'aurai besoin de toi, comme toi tu auras besoin de moi, dit-il, timide.
- Je sais que tu veux dire oui, tu en as terriblement envie. Tu ne veux simplement pas t'imposer cette réponse. Arrête de fuir et prend cette décision, je ne peux pas décider à ta place. C'est ta vie Wendy. Ta vie et celle que tu as avec Tom. Moi je sais ce qui m'attends. Je sais ce que j'ai envie de vivre.
- Tu as tellement de chance.
- Je sais. Mais j'ai fait un choix, moi. Déclara-t-il, souriant.
___Je dis bonne nuit à Bill, lui annonce que je déciderai un peu plus tard même si je sais qu'il me reste à peine une heure. Un sourire, quelques mots, un câlin et je monte dans ma chambre. Et comme d'habitude, comme chaque soir depuis six moi, je m'attends à ne pas te voir, à trouver un lit vide. À m'endormir seule dans cette immense chambre, bien trop spacieuse pour moi.
___À ma grande surprise, tu es la. Tu m'attends contre la fenêtre et te retourne en m'entendant entrer. Ton visage est triste, tes yeux sont fatiguées et donc entourés de cernes. Ta respiration est lente, calme, je n'ose bouger de peur de briser le silence qui s'installe peu à peu dans la pièce. Tes yeux se baissent, et je t'entends murmurer :
- Je sais, te coupai-je.
- Pourquoi ?
- À ton avis, Tom ?
___Je ne dis rien. Je me contente simplement de te rejoindre après t'avoir vu te coucher sur le lit, m'enfonçant doucement dans les draps blancs pour poser ensuite ma tête contre mon oreiller. Je n'oses pas dire un mot, prononcer une parole, respire trop fortement de peur que tu me poses l'inévitable question « est-ce que tu viens ? » à laquelle je tente de trouver une réponse depuis des mois. Or, j'oubliais une chose, ma valise, mes affaires, il fallait que j'emballe ma vie, que je mette dans ces bagages ces bouts de tissus, ces morceaux de cuir et de cachemire pour pouvoir rester à vos côtés pendant plus de trois mois. Je soupire, reste silencieuse quelques secondes pour distinguer chacune de tes respirations.
___Je me lève sans te regarder, la peur de croiser ton regard et de partir en larmes étant bien trop forte. Je me contente d'aller ouvrir mon armoire. Je regarde tant bien que mal ces valises vides qu'il faut que je remplisse en seulement une heure, afin d'avoir un nombre d'heure de sommeil convenable. Sous tes yeux qui m'observent, j'examine ma garde-robe, dépose dans mon premier bagage les affaires que je trouve utiles de prendre, pose sur le côté celles qui me font hésiter, et laisse dans ma grande armoire celles qui me paraissent sans grande importance.
___Tu ne parle pas, tu poses simplement ton regard sur moi, surveillant chacun de mes faits et geste, essayant sûrement de déceler une once de terreur dans mes mouvements, pour pouvoir me déstabiliser une nouvelle fois, me priver de tout contrôle de moi-même, comme tu savais si bien le faire.
___Tu t'approches de moi, lentement, délicatement, avec ce regard que je ne connais que trop bien. Tu prends ma main pour la caresser passionnément, et c'est à ce moment là que mon regard croise le tien. Un frisson parcourt la totalité de mon corps, mes poils se dressent sur ma peau sans que je puisse le maitriser ne serait-ce qu'un peu. Le silence règne. Un de ces silences où les paroles ne sont pas nécessaires, où les mots prononcés n'ont pas de sens et ou l'insonorité parle pour nous.
___Je suis là Tom, devant toi. Mes yeux dans les tiens, sans pouvoir bouger, paralysée sans comprendre pourquoi. Je suis là Tom, en face de toi. Ma bouche à une trentaine de centimètres de la tienne et cette envie de la gouter une nouvelle fois. Je suis là, Tom, à ta vue. Tes mains dans les miennes et ce désir de les serrer plus fort encore pour me persuader que demain tu ne partiras pas. Je suis là, prête à tout, prête à m'oublier, à m'effacer pour te laisser plus de place dans ma vie, afin de t'en laisser plus que tu n'en as déjà, comme si cela était possible.
___Mes yeux se ferment, je laisse ton souffle s'affaler fraichement sur ma peau, attendant une réaction de ta part. Je ne veux pas les ouvrir, le monde que je vois m'effraie, la peur de te voir, de mêler nos regards une nouvelle fois, de perdre le contrôle de mon être encore et encore. Pourtant, après quelques minutes, je finis par les ouvrir, et c'est au même moment que ta main se pose sur ma joue pour parcourir ma peau. Je me rapproche un peu, me retrouvant seulement à quelques centimètres de tes lèvres, toujours avec celle folle envie de me jeter dessus pour les dévorer avec amour.
___Je n'ai pas attendu une minute de plus, tu choisis cet instant pour m'embrasser.
___Ta bouche s'écrase sur la mienne et c'est comme une révélation. Ce baiser m'électrise, me rappelle la première fois ou nos bouches se sont frôlées. Ce long baiser, doux et passionné, ravive les souvenirs d'un passé bien trop peur, fait naitre en moi une sensation agréablement étrange, et forge le futur de ce « nous » trop fragile, trop en équilibre.
___En un seul baiser, je sais que toute cette absence n'est pas aussi importante qu'elle en a l'air. Que toute cette souffrance en vaut la peine et que pour rien au monde je m'éloignerai de ta bouche, me sentant incapable d'attendre des mois et des mois simplement pour revivre ce moment. En un baiser, tu viens de me faire comprendre que ton amour reste depuis toujours intact, que ce que tu ressens pour moi est de très près similaire à ce que je ressens et que jamais tu ne cesseras de m'aimer.
___Par dessus tout, je savais une chose. Je sais que ce baiser est un mensonge. Le mensonge d'un amour parfait et durable. Je sais qu'il est trompeur, car il fait naitre en moi un sentiment de réconfort, qui ne durera pas longtemps. Je sais pertinemment que tout cela n'est qu'un rêve car demain est un jour de changement, tu vas te réveiller et partir pour une tournée. Trois long mois de solitude complète commenceront pour moi.
___Quoi que l'on fasse, quoi que l'on dise, qui que l'ont rencontre, qui que l'on aime, l'éphémère sera toujours là, animant pauvrement nos journées. Rien ne dure, pas même l'amour.
xCHUUT, Posté le jeudi 15 novembre 2012 19:48
J'adore, comme tout tes chapitres ! Ses justes une très belle histoire ! Il ce fais tard pour moi , mais je continuerai ma petite reprise demain ( Je suis Trashy-toxiik)